Qui fut sanctus Gundulfus ?

 Fête de saint Gondon :
17 juin


Après les grandes invasions du IVe et du Ve siècle, au moment de la fondation des ermitages et des premiers monastères, dans le but de sauver l'Eglise et la civilisation, un chorévêque du pays des Bituriges (Berry) nommé Gondulfus, abandonna les avantages de l'épiscopat et les terres qui en relevaient. Il vint se retirer solitaire dans les bois de l'une d'elles, devenue le Petit-Saint-Gondon  ( commune d'Autry-le-Châtel ).
Un évêque du VIe siècle devenu ermite.
Certains écrits disent que Gundulfus fut consacré évêque en 555 par le Pape Pelage Ier et qu'il fut envoyé à Milan.
D'autres écrits laissent à penser qu'il fût
nommé évêque de Médiolanensis ( Meillant ou Château-Meillant- dpt du Cher ). Probablement gallo-romain, il vécut vers le VIe siècle, en ermite avec ses disciples dans la forêt, proche de la source de la Quiaulne.  Il cherchait dans la solitude l'oubli de la terreur que Francs et Wisigoths,qui occupaient respectivement la rive gauche et la rive droite de la Loire, semaient sur leur passage. On peut penser qu'il naquit et mourut en Berry voisinant la Loire, sous le nom de Gundulfus. A son décès, il fut enterré dans la forêt où ses disciples érigèrent un oratoire en place de son tombeau, qui subsista jusqu'au XIXe siècle.

Les différents déplacements du corps de saint Gondon.
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Première translation
Le tombeau de saint Gondon était simple. On pense, selon la tradition, que ce saint méritait une sépulture plus digne. C’est entre le VIe et le IXe siècle que ses reliques furent transportées sur un char tiré par un cheval et une vache, pour être inhumé dans
le choeur de l'église du monastère de Nobiliacus.

- Seconde translation
Les saints ossements reposèrent longtemps en cet endroit, mais les fidèles,
dans l’obligation de passer par le choeur pour se rendre à l'autel et faire offrande, jugeaient qu'il n'était pas respectueux de marcher sur la
pierre tumulaire sous laquelle se trouvaient les ossements du saint. Ils décidèrent donc une seconde translation des ossements de sanctus Gundulfus. Afin que celle-ci se fasse dignement, les paroissiens choisirent de placer les ossements entre l'autel et le vitrail du fond du choeur .
Il fut proclamé saint, vox populi (voix du peuple) à cette époque on proclamait saint par acclamation.  Ses disciples vénèrent ses restes et un oratoire fut édifié en ce lieu-dit Chapelle-Gondon puis  Petit-Saint-Gondon.
Le nom de saint Gondon ( Gondulphe- sanctus Gundulfus ) fut inscrit au martyrologe romain le 17 juin par Baronius sur des écrits de Molanus.
Les reliques auraient disparu durant les guerres de Religion au XVIe siècle, lors de l'incendie de l'église en 1570, perpétré par un régiment du Prince de Condé.
En 1732, on construisit un abri à proximité de
la fontaine afin d’accueillir la statue. Le 24 août de cette même année, les fidèles installèrent la statue en présence d’un grand nombre d’habitants. La tradition veut que cette cérémonie de translation se déroulât le même jour que celui où l’on transféra dans cette paroisse le corps de saint Gondon. Cachée pendant la Révolution, la statue retrouva l’abri actuel édifié en 1882, avant que récemment, à la suite de déprédations répétées, elle ne reprenne sa place au sein de l’église.                      ( Notes de l’abbé Pouradier )

" En l’an 544, sainte Radegonde, Reine de France, épouse du Roi Clotaire Ier, après avoir reçu le voile des mains de saint Médard, appréciant les conseils de l’ermite,vint s'entretenir avec lui avant de se diriger vers sa villa située près de Poitiers pour y faire retraite. Le saint solitaire encouragea la Reine à persévérer dans la vie qu’elle avait embrassée et la pieuse princesse le quitta en lui donnant quelques-uns des riches présents qu’elle distribuait sur son passage. Elle gagna Orléans et s’embarqua sur la Loire, descendit le fleuve jusqu'à Tours d’où elle se dirigea sur Poitiers pour rejoindre la villa que Clotaire Ier lui avait donnée pour se retirer. "  
                            
d’après Venantius Fortunatus, sur la vie de sainte Radegonde.     

      
         Statue de saint Gondon
Sculpture de pierre aux membres de bois -style berrichon- datée de1662
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Légende
La tradition raconte:
« à l’ouverture du tombeau, un nuage épais exhalant une odeur douce se répandit dans toute l'église, et l'on trouva une rose rouge aussi fraîche que si elle venait d'être cueillie. Pendant que tous étaient occupés à rendre ce pieux devoir de sépulture au saint, un archiprêtre de l’église de Bourges, nommé Gauscelin assistant par hasard à la cérémonie, se permit un vol pieux en cachant un os du saint dans sa manche afin de le joindre aux autres reliques de son église. Mais la justice de Dieu le frappa alors de cécité, et il ne recouvra la vue que lorsqu'il eût confessé son larcin et restitué la précieuse relique.
» 
          
     Statue de saint Gondon
Cette sculpture de facture récente (2004), réalisée par une habitante de la commune, Madame Françoise Regrettier, veille à nouveau sur la source légendaire.