Après les grandes invasions du
IVe et du Ve siècle, au moment de la fondation des
ermitages et des premiers monastères, dans le but de
sauver l'Eglise et la civilisation, un chorévêque du
pays des Bituriges (Berry) nommé Gondulfus,
abandonna les avantages de l'épiscopat et les terres qui
en relevaient. Il vint se retirer solitaire dans les bois
de l'une d'elles, devenue le Petit-Saint-Gondon ( commune d'Autry-le-Châtel ).
Un évêque du
VIe siècle devenu ermite.
Certains écrits disent que
Gundulfus fut consacré évêque en 555 par le Pape
Pelage Ier et qu'il fut envoyé à Milan.
D'autres écrits laissent à penser qu'il fût nommé évêque de Médiolanensis ( Meillant
ou Château-Meillant- dpt du Cher ). Probablement
gallo-romain, il vécut vers le VIe siècle, en ermite
avec ses disciples dans la forêt, proche de la source de la Quiaulne. Il cherchait dans la solitude l'oubli
de la terreur que Francs et Wisigoths,qui occupaient
respectivement la rive gauche et la rive droite de la
Loire, semaient sur leur passage. On peut penser qu'il
naquit et mourut en Berry voisinant la Loire, sous le nom
de Gundulfus. A son décès, il fut enterré dans la
forêt où ses disciples érigèrent un oratoire en place
de son tombeau, qui subsista jusqu'au XIXe siècle.
Les différents
déplacements du corps de saint Gondon.
- Première
translation
Le tombeau de saint Gondon était simple. On pense, selon
la tradition, que ce saint méritait une sépulture plus
digne. Cest entre le VIe et le IXe siècle que ses
reliques furent transportées sur un char tiré par un
cheval et une vache, pour être inhumé dans le choeur de l'église du monastère de
Nobiliacus.
- Seconde translation
Les saints ossements reposèrent longtemps en cet endroit,
mais les fidèles,
dans lobligation de passer par le choeur pour se
rendre à l'autel et faire offrande, jugeaient qu'il n'était
pas respectueux de marcher sur la pierre tumulaire sous laquelle se trouvaient les ossements
du saint. Ils décidèrent donc une seconde translation
des ossements de sanctus Gundulfus. Afin que celle-ci
se fasse dignement, les paroissiens choisirent de placer
les ossements entre l'autel et le vitrail du fond du
choeur .
Il fut proclamé saint, vox populi (voix du peuple)
à cette époque on proclamait saint par acclamation.
Ses disciples vénèrent ses restes et un oratoire fut
édifié en ce lieu-dit Chapelle-Gondon puis
Petit-Saint-Gondon.
Le nom de saint Gondon ( Gondulphe- sanctus Gundulfus )
fut inscrit au martyrologe romain le 17 juin par Baronius
sur des écrits de Molanus.
Les reliques auraient
disparu durant les guerres de Religion au XVIe siècle,
lors de l'incendie de l'église en 1570, perpétré par
un régiment du Prince de Condé.
En 1732, on construisit un abri à proximité de la fontaine afin
daccueillir la statue. Le 24 août de cette même
année, les fidèles installèrent la statue en présence
dun grand nombre dhabitants. La tradition
veut que cette cérémonie de translation se déroulât
le même jour que celui où lon transféra dans
cette paroisse le corps de saint Gondon. Cachée pendant
la Révolution, la statue retrouva labri actuel
édifié en 1882, avant que récemment, à la suite de
déprédations répétées, elle ne reprenne sa place au
sein de léglise. ( Notes de labbé Pouradier )
" En lan 544, sainte Radegonde, Reine de
France, épouse du Roi Clotaire Ier, après avoir reçu
le voile des mains de saint Médard, appréciant les
conseils de lermite,vint s'entretenir avec lui
avant de se diriger vers sa villa située près de
Poitiers pour y faire retraite. Le saint solitaire
encouragea la Reine à persévérer dans la vie
quelle avait embrassée et la pieuse princesse le
quitta en lui donnant quelques-uns des riches présents
quelle distribuait sur son passage. Elle gagna
Orléans et sembarqua sur la Loire, descendit le
fleuve jusqu'à Tours doù elle se dirigea sur
Poitiers pour rejoindre la villa que Clotaire Ier lui
avait donnée pour se retirer. "
daprès Venantius Fortunatus, sur la vie
de sainte Radegonde.
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Statue
de saint Gondon
Sculpture de pierre aux membres de bois -style
berrichon- datée de1662
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Légende
La tradition raconte:
« à louverture du tombeau, un nuage épais
exhalant une odeur douce se répandit dans toute l'église,
et l'on trouva une rose rouge aussi fraîche que si elle
venait d'être cueillie. Pendant que tous étaient
occupés à rendre ce pieux devoir de sépulture au saint,
un archiprêtre de léglise de Bourges, nommé
Gauscelin assistant par hasard à la cérémonie, se
permit un vol pieux en cachant un os du saint dans sa
manche afin de le joindre aux autres reliques de son
église. Mais la justice de Dieu le frappa alors de
cécité, et il ne recouvra la vue que lorsqu'il eût
confessé son larcin et restitué la précieuse relique. »
Statue de saint Gondon
Cette sculpture de facture récente (2004), réalisée
par une habitante de la commune, Madame Françoise
Regrettier, veille à nouveau sur la source légendaire.
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