Une énigme dans l'église !

Une grande dalle en partie brisée, mais reconstituée, occupe le milieu du choeur dans le pavage, entre les stalles. L’abbé Pouradier, historiographe de l’église et curé de la paroisse, n’y fait pas allusion dans ses notes relatives à la réfection du dallage en pierre des carrières de Myenne (Nièvre) en1869. Cependant, dans les comptes de la fabrique de la paroisse, on relève pour l’année 1642,  l’inscription suivante: « l’entretoile pour mettre à la nappe de dessus de la tombe de saint Gondon ». L’abbé écrit vers 1880 : « Cette tombe qui est au niveau du pavé dans le choeur se trouvait alors jusqu’à ce siècle-ci surélevée. Cette dalle porte une inscription commémorative en latin de la sépulture de saint Gondon. Cette dalle comportant une légende et sur laquelle est représenté un  évêque revêtu de la mitre et de la cape et tenant à la main une croix double. Ceci date probablement du XVIe siècle. Elle s’efface de jour en jour. » On ne distingue aujourd’hui que partiellement des traces sur cette dalle.  
«
Les reliques de saint Gondon, écrit l’abbé Gaurier, ancien curé de 1803 à 1832, ont été brûlées lors des guerres de Religion. » Aucune preuve n'a été apportée pour appuyer ces dires, mais cette hypothèse est bien probable, l’église ayant été incendiée en 1570. Rappelons ici la tradition contée plus haut, et écrite ici dans un bréviaire de Bourges (antérieur à 1734) :  « Saint Gondon ayant quitté sa ville épiscopale se retira en Berry avec quelques disciples. Après avoir mené longtemps sa vie érémitique, il rendit son corps à la terre et son âme au ciel. Ses disciples enterrèrent pieusement son corps dans la forêt et le transportèrent ensuite à Nobiliacum, où on lui donna une sépulture nouvelle au milieu du choeur de l’église de la Bienheureuse Vierge Marie ». En outre, on cite dans ce même bréviaire,«Gondon qui mourut vers le VIe siècle, parmi ceux qui méritent la vénération des fidèles ».   
          Un jour résoudra-t-on l’énigme de saint Gondon...... peut-être en soulevant cette dalle ?

Inscription en latin sur la dalle

« Hic quondam extitir tumulatum Sancti corpus Gundulphi urbis Médiolanensis archiépiscopi,a qua discedens propter mala adventitia ci divinitus revelata cum discipulis socusque suis partis Biturigas ubi abstemius vixit, properavi. A quibus, post hujus vitas excussus, ipsius corpus in silvaubi vitam duxerat heremeticam, primo tumulatum postei vero a religiosis in hac ede divoe Maria et in medio chori fuit sepultum.Qui, cum inde post multum temporis, sacra ipsius confessori ossa, ut in loco magis honorifico deponerent,extra herent, nebula nutu divino, instar noctis densa, referta dulcedine et fragrantia totam replevit ecclesiam ; nec non ipsius feretro inventa est rosa tam recens quam si de sua arbore esset vellicata. Qui quotidia diversis refulget miraculis, in potissimum sedando atque repellendo omnemfebrium ardorem ; ad laudum et honorem Domini Jesu Christi qui cum Patre et Spiritu sancto vivit et regnam Deus per infinita seculorum secula. Amen »
Soit en français :
« Là, jadis, fut enterré le corps de saint Gondon évêque de Meillant qu’il quitta à la suite de révélation divine des maux qui l’attendaient, il se rendit rapidement avec ses disciples et ses amis chez les Bituriges où il vécut sobrement. Par eux, son corps, après la sortie de cette vie, fut enterré d’abord dans une forêt où il avait mené une vie érémitique mais ensuite il fut enseveli par des religieux dans cette église consacrée à la divine Marie et sa sépulture fut placée au milieu du choeur. Comme ces derniers, après un long temps, sortirent les ossements sacrés de ce confesseur, pour les déposer dans un milieu plus honorifique, un nuage, par un signe divin, épais comme la nuit, remplit l’église de douceur et de parfum. Et, sur le brancard on trouva une rose aussi fraîche que si elle avait été cueillie de l’arbre. Ce dernier chaque jour resplendit avec des miracles divers, surtout en chassant et apaisant toute ardeur fébrile. Pour la louange et l’honneur du seigneur Jésus-Christ qui vit auprès du père et de l’Esprit Saint et règne pour les siècles des siècles. Amen. »