Abri et fontaine du " bon saint Gondon "

 

     Au début du XVIIe siècle, le frère Costel, prieur, fit construire un bassin en pierre de taille pour contenir l’eau de la source. Une procession solennelle se déroulait encore au début du XIXe siècle, ce pèlerinage était autrefois fréquenté par les fiévreux. Ils trempaient un linge dans l'eau, le faisaient bénir, et demandaient des évangiles au prêtre afin d'obtenir guérison. L'utilisation de l'eau était également préconisée contre la stérilité. Ainsi, on raconte que saint Gondon intercéda plusieurs fois pour des guérisons. Selon la tradition, la fête patronale et le pèlerinage avaient lieu le 17 juin.
   La fontaine est l'abri de saint Gondon il ya 150 ans.
        Desssin de Jules Fauchet -1880

                                                  Légende de saint Gondon.
Lors du transport des reliques de l’ermite Gondulfus, le char funèbre, tiré par un cheval et une vache selon les uns, de deux anges selon les autres, prit le chemin du village de Nobiliacum après avoir traversé la lande du Corjudain et le domaine de Gault.Il contourna la ville et descendit au fond de la vallée de la Quiaulne, et là, s’arrêta sur la rive opposée.Pendant cette halte, la vache gratta le sol, et il s'y forma une source qui depuis lors est connue sous le nom de " fontaine du bon saint Gondon". Le cortège revint sur ses pas, et à l'approche de l’église, les cloches sonnèrent et tout le peuple arriva en foule en criant au miracle. Le chariot s’arrêta aux portes du temple, le cheval, la vache ou les deux anges disparurent et le saint fut inhumé avec faste au chœur de l’église.
Du lieu-dit Petit-Saint-Gondon au village de Saint-Gondon, un chemin de la largeur d’un chariot est conservé toujours apparent bien qu’il n’y passe plus personne. La tradition veut que ce soit celui qui ait été suivi par le char lors du transfert de saint Gondon vers Nobiliacum ."

                Une eau aux vertus curatives.
Un cartulaire qualifie l'eau de Saint-Gondon d'« 
Aqua Nobiles ».
Le docteur Edmond Pommereau était médecin dans sa ville natale de Gien. Il obtint son baccalauréat le 22 avril 1662, à la suite d’études à Montpellier, et fut reçu docteur en médecine le 15 mars 1673.
C’est l’époque de Molière et sa comédie,
"Le Malade Imaginaire" (1669), où Monsieur de Pourceaugnac se moque du galimatias des médecins qui ne savent prescrire d’autres remèdes que "la saignée et les lavements". Le Docteur Pommereau dû être confronté à des maladies incurables avec les remèdes de l'époque.
Sa devise était :
« Usu medeor per undam », « je soigne utilement par l’eau ». Il avait sans doute entendu parler des vertus curatives de l’eau de la fontaine de Saint-Gondon qu'il en fit un ouvrage.
Traité des eaux minérales de la nouvelle fontaine de Saint-Gondon par Edmond Pommereau, Médecin à Gien. Imprimé à Orléans en 1676. 

Dédicace :
« A Monseigneur de Sully, Duc et Pair de France, Prince d’Henrichemont, Baron de Saint-Gondon.
Monseigneur,
Aujourd’hui, la fontaine de Saint-Gondon est aussi considérable qu’autrefois elle l’était peu dans votre Duché ; elle n’a plus d’eau qui ne soit d’une vertu miraculeuse et qui fasse douter si elle monte vers le ciel ou si elle en descend. (…)

 
La fontaine est située à une lieue de Gien et à trois de Sully, sur les confins du Berry et sur les côtes de la Loire. Elle a 7 ou 8 pieds de diamètre et son carré est revêtu de pierres de tailles qui forment au milieu « un petit aqueduc par où elle se décharge dans la rivière ». L’eau est claire et transparente, elle pique agréablement la langue et elle tombe aisément dans l’estomac.  Elle se jette promptement dans la masse du sang, elle fait dans les entrailles peu de séjour, et point d’embarras dans les vaisseaux ».


Extrait du Privilège du Roy
Par lettre patenté du Roy, donnée à Versailles, le 29e jour de mars 1675, signée par le Roy en son conseil, Freteau, et scellée du grand sceau de cire jaune : il est permis au Sieur Pommereau Docteur en Médecine, de faire imprimer, vendre et débiter par tous les lieux de l’obéissance de sa Majesté, un livre intitulé : Traité des eaux minérales ou la nouvelle fontaine de Saint-Gondon, avec une pathologie chimique des fièvres, durant le temps et espace de 5 ans.