La " Motte ".




Motte: Butte naturelle ou artificielle sur laquelle était édifié un château-fort ou sur laquelle s'élevait un moulin à vent, une habitation, un monument.

      

La Motte de Saint-Gondon est une motte de terre artificielle, élevée à l ’o r i g i n e  p a r  l’amas de terre provenant du creusement du fossé de défense dit “le ravelin”, dont quelques traces subsistent en parallèle de la rue de Loire. La tradition locale va largement user du terme de motte pour désigner ce type d'ouvrage; elle s'est inspirée des désignations en usage dans les textes des XIVe au XVIe siècles, qui décrivent le plus souvent la motte comme l'assise de la maison noble quelle que soit sa nature. Le terme de motte ou l'un de ses dérivés et d'ailleurs très souvent associé dans les noms des lieux de Sologne à des châteaux remontant à l’époque médiévale. Il est employé pour désigner des maisons fortes appartenant en majorité aux chevaliers vassaux entre 1350 et 1570.  Mais en fait cette habitude de langage désigne tout autant les plates-formes fossoyées que les véritables mottes, sièges d'un château médiéval bâti sur un tertre circulaire.
 L’origine de ce tertre, semblable au tumulus de Lion-en-Sullias, reste cependant un mystère.Un académicien, venu rendre visite à l’abbé Pouradier, prétendait que cette “butte forte” était plus ancienne que Jules César. Cependant les spécialistes n’y ont jamais reconnu le système des constructions romaines qui fut adopté pour l’architecture militaire pendant la période mérovingienne et même conservé jusque sous les carolingiens.

 
C'est en effet au cours des Xe et XIe siècles, avec le triomphe de la féodalité, qu’en Occident s’est répandu le château à motte, dont le type comportait un point plus spécialement fortifié, constitué par une tour surélevée, construite sur un tertre. L’insécurité qui ne fait que grandir depuis le VIe siècle, transforme ainsi la maison rurale, qui s’entoure de remparts ou palissades et levées de terre, et se dote d’un donjon. En 877, c’est-à-dire à partir du règne de Louis le Bègue, auquel les grands possesseurs du sol avaient arraché la permission de se fortifier, on vit s'élever autour de la forteresse du comte, sur la dépendance cédée sous la condition du service militaire, un certain nombre de châteaux fortifiés. C'est à la suite de ce changement dans les moeurs et dans le système militaire, que les comtes de Gien virent s'élever le petit château à motte de Saint-Gondon, dont la tour représente le symbole de la puissance féodale. Sa construction ne doit pas remonter audelà de la fondation d’une seigneurie en ce lieu, et l’on ne connaît rien d’antérieur à Rahon (ou Ragon), seigneur de Saint-Gondon, comte d'Orléans, à qui Charles Martel avait confié l'administration du pays orléanais, dans la seconde moitié du VIIIe siècle.

  La Motte de Saint-Gondon est inscrite sur l'inventaire des Monuments Historiques depuis le 27 octobre 1971                                                                                    

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