Commerces et Artisanat  
A la fin du XIXe siècle, début du XXe, Saint-Gondon était une véritable pépinière d’artisans ruraux dont la réputation pour certains dépassait de beaucoup le cadre local. Leurs lieux de travail s’étendaient dans toute la région jusqu’à une vingtaine de kilomètres à la ronde, au moins pour certains corps de métier comme les charpentiers.
Un grand nombre d’artisans pouvaient trouver du travail car leur clientèle s’étendaità toute la région. Bien des fermes de Sologne doivent leurs charpentes aux charpentiers et scieurs de long de Saint- Gondon. Ces artisans se rendaient à leur travail souvent à pied, car à cette époque la bicyclette ne faisait que commencer son apparition. Lorsque le chantier était trop éloigné, la nourriture était fournie sur place, en général par les employeurs et on ne rentrait que le samedi soir, la journée terminée, toujours
à pied pour repartir le lundi matin. Quelques artisans possédaient une voiture à chiens, leur permettant ainsi de rentrer chaque jour. Lorsque le chantier se situait au nord de la Loire, ils utilisaient une barque. À une certaine époque, vers la fin du XIXe siècle, les artisans ne travaillaient pas le lundi, c’était jour de bringue.
Dans les années 1930, artisans, commerçants, cultivateurs, ouvriers agricoles et d’industrie composent encore une population très active. On compte 2 boulangers,
3 cafetiers, 3 entrepreneurs de maçonnerie, un tonnelier, 2 cordonniers, un sabotier,
8 épiciers dont un, Lexandre, fait les tournées en voiture à cheval dans la campagne environnante; ainsi qu’un mercier marchand de tissus. On les appelle les marchands de mésienne, car les maîtresses de maison sont libres l’après-midi et peuvent acheter plus aisément, mais aussi connaître les nouvelles du bourg. On compte aussi le coiffeur, que les vieux désignent encore sous le nom de fratrès. Deux maréchaux-ferrants font encore retentir l’enclume au petit jour. Un serrurier chaudronnier dépanne les roues en bois, petites et grandes, brouettes et tombereaux. C’est tout un cérémonial et les enfants à la sortie de l’école trouvent là l’application de la leçon sur la dilatation des solides dont leur a parlé leur instituteur. Les deux bouchers charcutiers procèdent eux-même à l’abattage de leurs bêtes. C’est à la vue de tous, sur la place du bourg ou dans la rue, près de la pompe, qu’ils grillent et nettoient le cochon. Monsieur Riffet gère aussi pressoir et alambic rue du Bout de la Ville une partie de l’hiver. Après avoir extrait le jus de la pomme et le nectar des productions du pays, quelques amateurs viennent apprécier sur place « à la source ».Chaque automne l’étameur forain revient de son Auvergne, sur notre place de la Liberté, remettre à neuf tous ustensiles et parapluies ; on le connaît, on l’apprécie. Il ne faut pas oublier M. Roger, le facteur-receveur gérant la Poste en bordure de la Place et sa distribution en campagne.
24 exploitations dites « fermes » d’inégale importance occupent encore un nombreux personnel. Ils font vivre ainsi une bonne partie des artisans et commerçants. Maîtres, charretiers, valets, servantes, gardiens de troupeaux (vachers ) se retrouvent à la Louée de la Saint-Jean d’été ou à la patronale d’octobre. Cela donne lieu à des réjouissances populaires animées par le bal Loiseau, les chevaux de bois du manège Tour entraînés par un cheval, les tirs à la carabine et les boutiques de berlingots Biourd et Routy
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D'après les ècrits d'Andrè LEGRAS
                                        


Les scieurs de long

En haut " le singe" ( car il sautait) et en bas "le renard" ( dù à la sciure )



Le maréchal-ferrant