Au début du peuplement du
Val, dans les premiers siècles de notre ère, les
hommes recherchent pour leurs habitations proches du fleuve
des buttes insubmersibles, pour se soustraire essentiellement
aux crues et aux inondations. Saint-Gondon est un exemple. A
l’époque gauloise, la navigation est active sur la Loire,
et plusieurs vestiges,datant de cette période, subsistent
et témoignent des origines anciennes de la bourgade.
Vers l’an 27 avant J.-C., son territoire se situe dans
la partie la plus au nord de la province d’Aquitaine, une des
trois provinces de la Gaule créées par César
. Le bourg, ou plutôt le domaine gallo-romain d’alors,
se nommait Nobiliacus, qui signifie en latin lieu noble
(nobilis) mais qui était en réalité un
nom partagé par d’autres endroits, car il est la forme
secondaire de Novelliacus, du gentilice Novellius. Il sous-entendait
que le roi accordait au lieu portant ce nom les mêmes
privilèges qu’à la noblesse, ou l’exemption de
taxes, ou encore que le terrain était un don du roi.
Certains documents parlent de la Villa, puis du Castrum
Nobiliacum Dans le Cartulaire du Prieuré
de Saint-Gondon – (Chapitre I)– est transcrite une Charte datant du
16 janvier 866, Charles le Chauve (840-877), faisant donation, le 17
des calendes de février, indiction 14, la 26e année du règne de
Charles, roi très glorieux, à l’abbé Hecfrid, supérieur des
moines de Saint-Florent du Mont- Glonne près de Saumur, en Anjou,
d’une Celle près de la Loire, dans le pays de Bourges, dans
laquelle on honore avec respect le tombeau de saint Gondon :
Cellam secus fluvium Ligérium in pago Biturico que dicitur
Nobiliacus, inqua cella Sanctus Gundulfus reverenter colitur humatus”.
Cette donation fut confirmée le 5 juin de l’an 881, par une
Charte de Carloman, petit-fils de Charles le Chauve. Ce n’est que dans la charte III –
avril de l’an 901, qu’il est indiqué : “Actum
monasterio Sancti Gundulfi” autrement dit “fait au monastère de Saint-Gondon”.
C’estainsi que la localité fut dénommée,
très certainement dès le début du Xe siècle,
période de la Renaissance carolingienne, Saint-Gondon, et cela, postérieurement à la
translation du corps de Sanctus Gundulfus. En 1567, dans sa Description générale du
pays et Duché de Berry et Diocèse de Bourges, N. de Nicholay, dauphinois, géographe
ordinaire et varlet du Roy Charles de Valois, IXe du nom, définit ainsi le
Berry : " Ceste province, (…) du Septentrion est séparée de la Souloigne par les bourgs
et paroisses de Saint-Gondon, Poilly et Coullons, et par le cours de la Grande
Sauldre”, tout en ajoutant : “la province Biturigienne a, de longitude du Midy au
Septentrion, assavoir depuis Parsat, dernière paroisse du Berry confinant à la marche
du Limosin jusqu'à Gondon sur Loyre, trente huit lieues communes en les prendre
par droite ligne." De la Généralité
et du Baillage d’Orléans et de l'élection de Gien,
la châtellenie de Saint-Gondon suivait la coutume de Lorris. Aprés
la Révolution de 1790, la commune fait partie du département
du Loiret et de l'arrondissement et du canton de Gien, et depuis
1926 de l'arrondissement de Montargis. La paroisse appartenait
au Diocèse de Bourges et faisait partie de l'Archidiaconé
de Sologne et de l'Archiprêtré d'Angilon, avant
le Concordat de 1801. Depuis, elle appartient au Diocèse
d'Orléans et fait partie du Doyenné de Gien.
|
Cartulaire
: du latin moyenâgeux Chartularium. In extenso,
on désigne ainsi les recueils contenant la transcription
d’actes fixant l’histoire et les titres de propriété
d’une seigneurie laïque ou ecclésiastique, mais
plus particulièrement ecclésiastique. La plupart
de ces recueils étaient sous forme de registres, d’autres
de rouleaux. Les plus anciens remontent au VIIe siècle. Celle
: Cella ou Cellula petite cellule de vie monastique, détachée
de l'abbaye mère, organisée sur un terroir où
cette dernière possède assez de biens, près
d'une église qui doit continuer son office d'église
paroissiale tout en servant de chapelle monastique, mais rattachée
à l'abbaye. Le moine peut être Prévôt,
chargé de diriger les frères vivant avec lui et
recevoir directement cette obédience de l'abbé
sans que les moines de la petite communauté aient eu
à intervenir dans ce choix.
page
précédente
|